La classe inversée, pourquoi ?
Philippe Liria (CLE FORMATION) expose son point de vue sur la question : la classe inversée, c’est un changement de perspective, un moyen de se concentrer sur un projet de classe, afin que la classe soit un lieu de production et de création avant tout.
Une approche intéressante pour la classe de FLE qui a été mise en place à l’Institut français de Madrid dans le cadre d’une expérimentation avec les professeurs-tuteurs des cours mixtes.
La mise en place de l’expérimentation mise en place par le secteur innovation pédagogique :
– Présentation du projet et introduction de l’approche à partir de données théoriques et d’exemples concrets. Discussion et débat autour de l’approche méthodologique, de la posture de l’enseignant et de la faisabilité dans le cadre des cours hybrides de l’Institut français de Madrid. Questionnement sur les ressources et outils numériques nécessaires pour la mise en place du projet.
– Espace de formation et de mutualisation complémentaire créé sur Moodle : accès à des applications web 2.0 et des tutoriels ; espace de partage et de collaboration sur Moodle afin que les professeurs complètent et partagent leur journal de bord durant l’expérimentation.
– Fiches projet et fiches d’évaluation du projet.
– Proposition par le secteur innovation pédagogique de différentes activités de classe, rituels à mettre en place de cette approche dans la classe.
– Explication du principe aux 5 classes concernées et expérimentation sur l’année.
L’expérimentation :
- Journal de bord tenu par les enseignants pendant l’année et mutualisé sur l’espace enseignant de Moodle.
- 4 moments d’échanges de pratiques durant l’année : point sur les activités réalisées, les difficultés, le retour des apprenants
Réunion de bilan : proposition d’aménagement du projet initial. Réflexion autour des réponses des apprenants au questionnaire d’évaluation du dispositif.
Les résultats :
Sur les cinq professeurs concernés par cette expérimentation, trois ont mis en place des projets et des tâches en lien avec la démarche.
Deux d’entre eux ont ensuite adopté certaines pratiques expérimentées dans d’autres dispositifs présentiels.
Deux enseignants ont expérimenté cette approche mais n’ont pas réellement adhéré au projet. Ils ont mis en avant le temps de préparation nécessaire pour la mise en place d’une telle approche en classe de langue et une certaine déstabilisation par rapport à leurs pratiques enseignantes. Ils ont aussi souligné leur difficulté à motiver les apprenants à travailler chez eux.
Quant aux apprenants, ils ont en grande majorité apprécié cette approche et cette dynamique leur permettant de mettre en pratique ce qu’ils avaient appris chez eux au travers de projets collaboratifs réalisés en classe. Ils ont indiqué qu’ils avaient davantage travaillé chez eux car il y avait un enjeu dans la classe ensuite : la classe n’était plus seulement un espace où ils retrouvaient le professeur pour revenir sur les points de langue étudiés chez eux et pratiquer l’oral ; c’était aussi un espace où ils avaient un rôle actif et créatif à jouer pour réaliser les projets (projet radio, projet vidéo, etc.).
Lisez l’interview de Noémi Mourer, professeur à l’Institut Français de Madrid, qui a participé au projet et explique la méthodologie (en espagnol).
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